Le samedi 19 septembre, René Dufossé, ancien adjoint au maire de Lewarde a été sollicité par FR3 Nord Pas-de-Calais pour une séquence télévisée aux informations du 19/20.
André, le père de René, (avec une cravate sur la photo) syndicaliste militant à la CGT, délégué mineur et Maire d’Auberchicourt a été licencié en 1948 pour avoir participé parmi 400 000 travailleurs à une grève de 8 semaines qui fut jugée insurrectionnelle et donc illégale par Jules Moch, ministre de l’intérieur et le gouvernement de l’époque.
La répression fut à l’époque terrible avec intervention de l’armée avec des blindés. Il y eut des milliers de blessés, des dizaines de morts.
2000 mineurs furent emprisonnés et condamnés, 3 000 furent licenciés.
La CGT des mines se bat depuis 72 ans pour rétablir les droits bafoués de ces hommes.
De fait, ils ont été amnistiés lors de la loi du 4 août 1981.
En 2011, la cour d’appel de Versailles a reconnu le caractère discriminatoire et abusif du licenciement de 17 mineurs.
Elle a condamné Charbonnages de France et l’ANGDM (Agence nationale pour la garantie des droits des mineurs) à leur verser 30.000 euros chacun. Mais Bercy, dirigé par Christine Lagarde, s’est pourvu en cassation. La décision a été invalidée.
En 2014, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, a demandé au ministère des finances d’indemniser les mineurs licenciés suite à leur participation au grand mouvement de l’automne 1948 ainsi que leurs ayants droit, sans succès.
Le conseil constitutionnel a rétabli depuis le 18 septembre les mineurs licenciés dans leurs droits et jugé légale cette grève déclenchée par une baisse des salaires.
« Le Conseil constitutionnel juge inconstitutionnelles car contraires au principe d’égalité devant la loi des dispositions subordonnant à certaines conditions le versement d’allocations réparant des atteintes portées aux droits de mineurs licenciés abusivement pour des faits de grève intervenus en 1948 et 1952 », a-t-il annoncé dans uncommuniqué.
La décision des sages de la rue Montpensier va contraindre l’Etat à indemniser toutes les familles de gueules noires licenciées à la suite du conflit : les mineurs encore vivants, leur veuve ou leurs enfants.
Les modalités seront connues les jours prochains.
La municipalité, solidaire de la corporation minière, se réjouit de cette décision juste et réparatrice des abus de pouvoir commis à l’époque.