Gloire et mort de François-Paul PLET natif de Lewarde soldat de l’Empereur.
Premier médaillé de la Légion d’Honneur de la commune de Lewarde
Le 5 mai 2021 marquera le bicentenaire de la mort de l’Empereur des Français à Sainte-Hélène.
Avec la loi du 5 septembre 1798, tous les hommes français devaient effectuer un service militaire de cinq ans entre 20 et 25 ans. Un décret impérial de 1804 mettra en place un conseil de révision et le tirage au sort des futurs soldats.
Le dépouillement des archives militaires est en cours…
A Lewarde ? On dénombre à ce jour, 24 soldats natifs de Lewarde incorporés dans la grande armée. La plupart de ces conscrits n’ont pas revu leur village… Les Lewardois étaient affectés en grande majorité aux régiments d’infanterie de ligne. Un de ces soldats s’appelait François-Paul PLET.
François-Paul PLET est né à Lewarde le 14 mai 1772, il était le fils de Grégoire Plet né à Blécourt en 1740, décédé à Lewarde en 1804 et de Martine Vasseur né à Lewarde en 1734, décédé dans cette commune.
Après la bataille de Valmy, le 6e régiment de dragons était stationné dans le département du nord. Le régiment comptait alors 26 officiers et 442 hommes. François-Paul PLET intègre le 6e régiment de dragons sans doute après ses 20 ans en 1792-1793. L’armée du Nord commandée notamment par Jourdan et Pichegru livra des batailles décisives au nom de la révolution. (On se souvient de cette aquarelle peinte par Léon Morel-Fatio ou les hussards du Nord prennent la flotte hollandaise bloquée par les glaces, dans la rivière Texel).
En 1794, c’est la conquête de la Belgique et l’année suivante la Hollande, le régiment est affecté ensuite à l’armée du Rhin puis à l’armée d’Italie. L’Italie, c’est bien sûr Bonaparte idéalisé sur un tableau d’Antoine-Jean Gros, passant avec le drapeau le pont d’Arcole. Vers 1800, François-Paul sert sous les ordres d’un jeune sous-lieutenant nommé Henri Beyle qui rêvait d’aller à la chasse au bonheur, c’était Stendhal. Ils vont connaître avec l’Empire une vie plutôt mouvementée et dangereuse…
Salon les rapporteurs de l’époque, le 14 juin 1800, le 6e dragons prend une part glorieuse à la bataille de Marengo.
Après le sacre de Napoléon à Notre-dame, les relations avec les Anglais se tendent à nouveau pour aboutir à une nouvelle coalition. La grande armée prend le chemin du Rhin.
Austerlitz le 2 décembre 1805. Le 6e dragons va subir de lourdes pertes. Joachim Murat, commandant en chef de la cavalerie, fait un éloge particulier au 6e régiment de dragons, ce qui lui vaudra une nouvelle inscription sur son étendard. La victoire est à nous ! Évidemment les prussiens ne l’entendent pas ainsi, rapidement, ils reprennent l’offensive, c’est une nouvelle marche forcée vers la bataille d’Iéna. Le 6e dragons poursuit l’ennemie, l’Empereur décide alors d’engager l’armée contre les Russes.
Les hommes souffrent du froid. Devant la ville de Biezun dans le centre de la Pologne, le 6e dragons s’illustre de nouveau par des actions individuelles ainsi le Maréchal des logis PLET s’empare d’un étendard. Le général Jean-Baptiste Bessières écrit : « Le 6e dragons se couvre de gloire ». Le maréchal des logis PLET est signalé à l’Empereur. Le 22 décembre 1806 par décret impérial, le dragons PLET est fait chevalier de la Légion d’honneur avec nomination au 30 décembre 1806. L’histoire ne s’arrête pas là, car la suite est tout aussi tumultueuse, pour arriver à la sanglante bataille d’Eylau, puis la bataille de Friedland…
Après une trêve hivernale, Napoléon remettra le 14 avril 1807, lors du campement de l’armée à Finckenstein, de nombreuses décorations dont 8 Légions d’Honneurs au 6e dragons.
En 1809, le 6e dragons passe la frontière Ibérique pour renforcer les 800 000 soldats de l’armée impériale, qui se succéderont au-delà des Pyrénées, de 1807 à 1814. Ils doivent faire face, à l’hostilité de belliqueux soldats espagnols et Portugais manœuvrés par les Anglais, mais aussi des contrebandiers et des bandits de grands chemins. Les hispaniques, emportés par un clergé névrosé, pratiquent une sournoise et impitoyable guérilla. La riposte est à la hauteur, des cruautés subits… La Peinture de Francisco de Goya « Tres de mayo » sur la guerre napoléonienne en Espagne est terrible.
François-Paul sera tué le 4 janvier 1811 à 39 ans, sur la route de Lisbonne lors d’une charge de cavalerie contre 2 500 cavaliers espagnols et portugais, près de la localité d’Usager dans la province d’Estrémadure.
Jean-Marc Guénez
Liste connus des Lewardois incorporés dans la grande armée.
VILLEMART Charles Joseph, né le 11 Septembre 1772, 35e régiment d’infanterie de ligne, 24 vendémiaire an XII-23 floréal an XIII [17 octobre 1803-13 mai 1805]
POL François Xavier, né le 26 novembre 1771, 108e régiment d’infanterie de ligne, 1er juin 1810-4 décembre 1811
RINCHEVAL Constantin, né le mai 1791, 108e régiment d’infanterie de ligne, 1er juin 1810-4 décembre 1811
HAACH Antoine , 2e régiment de grenadiers à pied, 1811-1814 8 mai 1813-15 mai 1814
DUBRUELLE Louis Ferdinand, né le 4 février 1794, 12e régiment d’infanterie de ligne, 9 avril 1813-9 novembre 1813
DOMISE Marc Joseph, né le 27 octobre 1793 , 12e régiment d’infanterie de ligne, 9 avril 1813-9 novembre 1813
AVEL Désiré né en 1780, 19e régiment d’infanterie de ligne, 15 nivôse an XII [6 janvier 1804]-28 juin 1806
COIFFIER Charles, né en 1781, 19e régiment d’infanterie de ligne, 15 nivôse an XII [6 janvier 1804]-28 juin 1806
HARRY Charles François Joseph, né le 28 décembre 1785, 81e régiment d’infanterie de ligne, 22 mai 1810-6 août 1810
VALIN Charles François né le 21 juillet 1785, 26e régiment d’infanterie de ligne, 16 germinal an XII [6 avril 1804]-19 janvier 1806
MONCOURT Marie, 26e régiment d’infanterie de ligne, 21 octobre 1814-27 juillet 1815
LEGRAND François Magloire, né le 4 août 1786 69e régiment d’infanterie de ligne, 13 ventôse an XII [4 mars 1804]-29 avril 1808
HOUDARD Pierre Joseph, né le 31 octobre 1786, 69e régiment d’infanterie de ligne, 13 ventôse an XII [4 mars 1804]-29 avril 1808
FACQ Pierre Joseph, né le 28 mars 1788, 119e régiment d’infanterie de ligne, formation au 1er juillet 1808
DENEL Charles Joseph Louis, né le 15 novembre 1775, 23e régiment d’infanterie de ligne, 2e bataillon d’élite, 24 nivôse an VIII-28 prairial an IX [18 janvier 1800-17 juin 1801] om
PLET François-Paul né le Très 14 mai 1772, 6e régiment de dragons maréchal des logis, 4 janvier 1811
PLET Denis, né le 15 juillet 1788, Artillerie à pied de la garde impériale, 1808-1815.1er avril 1815-7 novembre 1815
TATEZ Albert Joseph, né le 19 avril 1787, 21e régiment d’infanterie de ligne, 18 avril 1811
CALUYERS Éloi Joachim Joseph, né le 27 novembre 1791, 14ème régiment d’infanterie de ligne, 4 mai 1809- 23 août 1811
SIMON Marc, né le 8 mai 1774, 9e demi-brigade d’infanterie de ligne, Prairial an X-20 floréal an XI [mai/juin 1802-10 mai 1803]
GRISSART Martin, né le 2 janvier 1796, 135e régiment d’infanterie de ligne, 7 juillet 1813-29 mars 1814 Nom
RINCHEVAL Floris Aimable Joseph, né le 17 avril 1785, 60e régiment d’infanterie de ligne, 10 décembre 1806-30 mai 1811
DENEL Charles Louis Joseph, né le 15/11/1775, 23e régiment d’infanterie de ligne, 24 vendémiaire an XII-27 floréal an XIII [17 octobre 1803-17 mai 1805]
FACHE Joseph, né en 1787, 57e régiment d’infanterie de ligne, 8 avril 1809-24 avril 1811
Ci après :
Paulé jean baptiste césar né le 29 juillet 1789 était le fils de Jean Baptiste Paulée, Douaisien et de Marie Barbe Lucie Dervaux née à Lewarde il s’agit du château Dervaux qui a été transformé en brasserie par Charles Simon après la guerre 14-18.